Écrit par Izabell Fagan

Après plusieurs années à travailler dans les finances et la réglementation, voyageant pour les auditions, écrivant des pages et des pages d’évidences, répondant aux interrogatoires par centaine, j’ai trouvé quelque chose qui me libère des contraintes de pensées et de stress  »institutionels », la sculpture de la pierre.

À l’exception de quelques cours d’une journée, j’ai appris à sculpter la pierre par moimême. Internet, les livres achetés, mon intuition et beaucoup de temps d’essais et d’erreurs ont été mes enseignants. J’ai aussi eu la bénédiction d’avoir le support d’artistes que j’ai rencontré. Ils ont été généreux avec leur temps, leurs idées et leur feedback. J’en suis reconnaissante. Je m’efforce tous les jours d’être aussi bonne dans mon art qu’ils le sont dans le leur. Cet objectif est très grand.

Je me dis,  »je peux le faire » dans les bons jours. Les autres jours, je me demande,  »Suis-je capable de le faire? » J’ai des doutes. J’ai des moments où l’inspiration semble s’évaporer et je suis laissée à sec, sans idées. Cette sensation ressemble à un noeud dans le fond de mon estomac.

 

 

Dans ces moments, la partie frustrante est que je sais que je peux faire la partie mécanique. Je n’ai tout simplement pas les idées avec lesquelles travailler. Je m’inquiète que ce sort de sécherresse va rester éternellement. J’ai l’impression que je vais me lever un matin et que l’inspiration sera tout simplement partie. Pour toujours. Ou si elle revient, ce ne sera pas bon. Que se passerait-il si la pierre ne me parlait plus? Et si la nature m’abandonnais? Et si, j’étais laissée avec un trou noir à l’intérieur de moi de où la créativité et l’inspiration ne peuvent jamais s’échapper. C’est une pensée réllement horrible.

Qu’est-ce que je fais quand l’inspiration prend une pause? Ce que je ne fait pas est d’aller dans mon studio et faire beaucoup de poussière de pierre tentant d’être créative. J’ai appris que la créativité et les idées viennent avec leur propre temps, de leur propre manière. Donc, parfois, je vais dans mon studio et je le nettoie. Je sais que cela peut sembler un peu fou, mais le seul acte d’être dans l’environnement sans la pression d’essayer de créer quelque chose m’amène souvent à regarder un morceau de pierre d’une manière différente.

Parfois, je regarde à travers la fenêtre de mon studio et je me laisse inspirer par la nature qui m’entoure. Je regarde la vie sauvage que j’aime. Je déambule en examinant les feuilles. Je regarde les branches au dessus de moi. Je regarde la nature s’amuser. J’écoute de la musique. La sculpture est de la musique que je peux toucher. Parfois la créativité et l’inspiration prennent des vacances. Elles seront de retour, donc c’est correct.

 

(Ci-dessous: Photos inspirées par Izabell)

 

Quand j’ai des doutes sur mes aptitudes, je me rappel que cela fait seulement 3 ans que je pratique ce métier. Dans cette courte période de temps, j’ai appris à sélectionner les pierres qui correspondent à ma vision de la sculpture. J’ai appris des techniques pour façonner, donner de la texture et polir. Je fais mes propres décisions sur le comment et le quoi faire. Je ne savais rien de tout cela, il y a seulement trois ans. Cela seul m’encourage.

J’en suis aussi venue à comprendre que la créativité ne peut pas être forcée. J’ai déjà sculpté une  »femme combattante » parce que j’avais été fortement recommandé par quelqu’un de le faire. La pierre criait,  »ceci n’est pas moi! »

 »Je sais », j’ai répondu.

Je suis sortie dans le garage et j’ai commencé à scier. Le résultat a donné une de mes pièces préférée –  »Mallard ».

 

Izabell Fagab

Mallard
Izabell Fagan
Canadian Soapstone
November 2015

 

Suis-je digne du titre d’artiste? Je ne sais pas. J’espère certainement. Ce que je sais, c’est que je vais continuer à grandir en aptitudes et en connaissances. Je vais me pousser et je ne serais jamais satisfaite de mon niveau de connaissance actuel. Je m’appliquerai à 100% à ce travail que j’aime. Je vais continuer de travailler à développer une vision qui m’est unique.

 »Suis une artiste? » n’est pas la question. La question critique est  »Suis-je entrain de faire ce que j’aime? » Pour moi, la réponse est un OUI! franc. Et c’est là le point de départ. Mon inspiration découle de l’amour que j’ai pour mon travail, ma créativité et le développement des habiletés. Je crois que si j’aime ce que je fais, quelqu’un d’autre va aussi l’aimer.


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